Broadway limited de Malika Ferdjoukh
- Elizabeth
- 2 août 2020
- 3 min de lecture
"J’ai ri mais aussi été émue à certains moments et j’ai trouvé que c’était le point fort de ce roman : c’est drôle, touchant et extravagant."

Résumé
Normalement, Jocelyn n'aurait pas dû obtenir une chambre à la Pension Giboulée. Mrs Merle, la propriétaire, est formelle : cette respectable pension new-yorkaise n'accepte aucun garçon, même avec un joli nom français comme Jocelyn Brouillard. Pourtant, grâce à son talent de pianiste, grâce, aussi, à un petit mensonge et à un ingrédient miraculeux qu'il transporte sans le savoir dans sa malle, Jocelyn obtient l'autorisation de loger au sous-sol. Nous sommes en 1948, cela fait quelques heures à peine qu'il est à New York, il a le sentiment d'avoir débarqué dans une maison de fous. Et il doit garder la tête froide, car ici il n'y a que des filles. Elles sont danseuses, apprenties comédiennes, toutes manquent d'argent et passent leur temps à courir les auditions. Toutes ces jeunes filles ont un secret, que même leurs meilleures amies ignorent. Surtout Hadley, pour qui tout a basculé par une nuit de neige dans un train. Un train nommé Broadway Limited.
Mon avis
Imaginez-vous à New York, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale dans l’univers de la comédie musicale, des claquettes, de la musique. Jocelyn, un jeune français, débarque dans une pension de jeunes filles grâce à son talent de pianiste et un pot d’asperges égaré dans sa valise. Malgré un début assez lent, l’histoire est prenante grâce aux nombreux personnages : Chic, Manhattan, Hadley, Page et j’en passe. On suit des protagonistes principaux qui ont tous des vies différentes mais celles-ci s’entremêlent parfaitement. Il n’y a donc aucune intrigue principale mais plusieurs qui se chevauchent, se croisent et se séparent. J’ai eu une affection toute particulière pour Jocelyn et sa romance avec Dido, ou encore Page mais celle qui m’a le plus touché a été Hadley. Je vous laisserai découvrir son histoire qui selon moi est la plus belle de toutes. Certes, les jeunes filles de cette pension rêvent toutes de cinéma, de célébrité mais elles n’ont pas le même parcours, les mêmes difficultés et les mêmes talents. Elles sont tellement différentes, on se demande même parfois comment elles réussissent à cohabiter avec toute cette énergie dont elles débordent. Les dialogues font le charme des personnages, c’est spontané, amusant, parfois maladroit et c’est cela qui rend le roman réel. J’ai eu l’impression de voyager grâce aux références musicales et artistiques glissés par l’auteure sur les années 50. Un pur bonheur de découvrir une autre époque, un autre mode de vie que le nôtre aux côtés de Jocelyn, un jeune homme attachant et doux.
Ce livre est un tourbillon d’agitation, les pensionnaires vont et viennent, disparaissent puis réapparaissent, dansent, courent, jouent la comédie. Il faut bien suivre les différentes histoires pour éviter de s’y perdre (j’avoue m’être égarée quelques fois). J’ai ri mais aussi été émue à certains moments et j’ai trouvé que c’était le point fort de ce roman : c’est drôle, touchant et extravagant. Je suis contente d’avoir découvert l’écriture de Malika Ferdjoukh et je cours me procurer le tome 2 !
En bref, c’est un coup de cœur ! Faites-moi confiance et lisez-le 😉
Les citations
" - Je vous aime, dit-elle.
L'aiguille sur le sillon se mit à crachoter, le morceau était dini. Addison l'abandonna pour aller éteindre l'appareil.
- Vous m'avez entendue, Addison?
- Je vous ai entendue.
Il reçut son regard altéré, tourmenté, qui voulait en savoir plus.
- Aimer est une erreur magnifique, Page, dit-il enfin. Et m'aimer est une erreur tout court. "
" Mais le théâtre existe pour cela, petite Page. Et tous les livres du monde. Et tous les films. Les poèmes. Les chansons, même. Ils disent pour nous les mots que l'on ne sait pas dire. Il faut les écouter. S'en servir. Les redire. "
Merci d'avoir lu jusqu'au bout, je vous souhaite de bonnes lectures et prenez soin de vous !
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