Danser, Astrid Eliard
- Elizabeth
- 4 oct. 2020
- 2 min de lecture
« On n'a rien compris à la danse tant qu'on n'a pas saisi le génie du pied. »

Résumé
"On est tous si affamés de pirouettes et de sauts, qu’on danse en dehors des cours, dans les chambres, dans le hall, dans le jardin." Nanterre, école de danse de Paris. Chine, Delphine et Stéphane n’ont qu’un rêve : devenir les étoiles de l’Opéra Garnier. Avec beaucoup de grâce, Astrid Éliard nous entraîne dans un monde à part, où l’on vit en tutu et chignon pour les filles, en collant pour les garçons. Mais derrière cet uniforme, on découvre des adolescents comme les autres, préoccupés par les questions de leur âge et de leur époque.
Mon avis
Un roman, trois histoires. Stéphane, Chine et Delphine débarquent à l’école de l’Opéra. Avec ce titre et ce résumé, je m’attendais à être plongé dans le milieu de la danse et ses exigences ainsi que la compétition, l’effort, la discipline. Or ici, l’auteure met en avant des enfants bien plus que des danseurs. Ils ont un avenir bien différent des autres mais ils restent des adolescents, qui s’interrogent sur leur corps, nous parlent de leurs complexes, leurs peurs, doutes mais aussi leurs espoirs. Je dirais que ce qui les différencie des jeunes du même âge, ce sont les responsabilités et l’ambition qu’ils doivent prendre pour leur passion. Alors qu’on pourrait penser découvrir les cours de danse et les représentations, on découvre plutôt les sentiments des personnages. Parmi eux, je me suis attachée à Chine, cette jeune fille discrète et silencieuse qui reste dans l’ombre sauf quand elle danse. Alors qu’elle est définie comme presque invisible dans la foule, lorsqu’elle est décrite par Astrid Éliard entrain de danser, j’ai l’impression qu’elle occupe tout l’espace sur les pages du roman.
Le titre « Danser » représente le croisement des chemins de nos trois personnages, un seul objectif mais plusieurs parcours. C’est la danse qui les fait vivre, leur souffrance qui les fait avancer et c’est là que se trouve toute la beauté du livre.
L’auteure conclut son œuvre sur une fin amère et surprenante, une lecture à découvrir !
Les extraits
« J’ai souvent eu l’impression, en observant ses yeux, qu’ils étaient beaucoup moins silencieux qu’elle, mais pleins de mots qui restent enfermés dans ses pupilles. Et là, je ne sais pas pourquoi, je m’attends à ce qu’il en sorte une pleine poignée. »
« Parce que, toutes, on mesurait moins de un mètre soixante – cinq, et que la directrice avait coché la bonne case en face de notre nom en observant nos trois dégagés-demi-pli-révérence, on se sentait exceptionnelles. Le problème c’est que très vite, trop vite, on s’est demandé laquelle de nous serait la plus exceptionnelle. »
Passez une belle journée et prenez soin de vous ;)
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