Songe à la douceur de Clémentine Beauvais
- Elizabeth
- 15 juin 2020
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 21 juin 2020
« Parce que leur histoire ne s’était pas achevée au bon endroit, au bon moment, parce qu’ils avaient contrarié leurs sentiments, il était écrit, me semble-t-il, qu’Eugène et Tatiana se retrouvent dix ans plus tard, sous terre, dans le Meteor, ligne 14 (violet clair), un matin d’hiver. »

Résumé
Quand Tatiana rencontre Eugène, elle a 14 ans, il en a 17 ; c'est l'été, et il n'a rien d'autre à faire que de lui parler. Il est sûr de lui, charmant et plein d'ennui, et elle timide, idéaliste et romantique. Inévitablement, elle tombe amoureuse, et lui, semblerait-il, aussi. Alors elle lui écrit une lettre ; il la rejette, pour de mauvaises raisons peut-être. Et puis un drame les sépare pour de bon. Dix ans plus tard, ils se retrouvent par hasard. Tatiana s'est affirmée, elle est mûre et confiante ; Eugène s'aperçoit, maintenant, qu'il ne peut plus vivre loin d'elle. Mais est-ce qu'elle veut encore de lui ?
Ce que j'en pense
Songe à la douceur est un énorme coup de cœur. Clémentine Beauvais est une autrice que j’admire énormément pour son écriture à la fois douce et pétillante mais surtout très originale. J’avais déjà eu l’occasion de lire Les petites reines (un gros coup de cœur) et Comme des images que j’avais un peu moins apprécié mais qui reste malgré tout une bonne lecture. Son roman est écrit en vers, parfois en rimes, à l’endroit comme sur le côté, où on découvre l’histoire de Tatiana et Eugène inspirée de l’œuvre Eugène Onéguine d’Alexandre Pouchkine. La première fois qu’elle le rencontre, Tatiana tombe follement amoureuse d’Eugène qui, de son côté, ne s’intéresse pas le moins du monde à elle. Des années plus tard, séparés par le temps et les drames, ils se rencontrent par hasard (je crois plutôt au destin 😉) dans le métro : c’est le coup de foudre. C’est comme si d’un coup, la vie leur accordait une seconde chance pour s’aimer. L’histoire d’amour est simple, les protagonistes sont des gens comme vous et moi mais la façon dont elle est racontée la rend unique. Les personnages sont touchants dans leurs maladresses, sincères dans leurs pensées, réalistes dans leurs actes et pleins d’humour. Eugène est un romantique sans même s’en rendre compte tandis que Tatiana nous partage ses doutes, ses peurs mais aussi ses sentiments avec beaucoup de délicatesse. L’autrice nous fait entrer, dès les premières lignes, dans leur intimité notamment avec leurs pensées et leurs échanges téléphoniques ce qui les rend, de mon point de vue, très attachants. Il y a également un troisième personnage, Clémentine Beauvais (oui oui, elle s’est glissée entre les lignes de son propre roman) qui intervient parfois, discute avec les protagonistes et les guide. J’ai adoré l’idée car j’ai trouvé que ces pensées et réflexions reflétaient exactement ce que le lecteur pouvait ressentir. On est donc davantage impliqué dans l’histoire et on ne se sent plus seulement spectateurs. Et cette fin ! Je pense que Clémentine Beauvais n’aurait pas pu en trouver une plus juste et plus belle que celle-ci (bien qu’elle ait sûrement frustré plus d’une personne :). Ce roman se lit très vite grâce à sa fluidité, c’est une petite bouffée d’air frais. Ou plutôt un trésor qui renferme beaucoup d’amour, de douceur et d’espoir.
Certains livres vous laissent un souvenir, vous font ressentir un tas d’émotions si bien que vous ne pouvez plus vous empêcher de repenser aux personnages même des années plus tard. Songe à la douceur en fait partie.
Pour tous les amoureux de l’amour et de la poésie : Vraiment, lisez – le !
PS : Un grand merci à mon amie de me l'avoir fait découvrir ;)
Si vous voulez en savoir un peu plus...
Les citations
« Eugène a dix-sept ans, a tout compris sur tout
Et comme tout est rien, il ne fait rien du tout. »
« Je patiente
Mais quand on patiente, on ne fait que frôler la réalité,
ça fait plusieurs semaines que je la frôle sans la toucher. »
« C'est bête mais c'est seulement quand tu es là que j'ai l'impression d'être là où je dois être. Le reste du temps je suis comme quelqu'un à la fenêtre qui se regarderait vivre dehors et qui aurait l'impression que ça arrive à quelqu'un d'autre. »
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